Un coucher de soleil, en Bretagne
José M. de Hérédia
Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l’âpre sommet que le couchant allume.
Au loin, brillante encore par sa barre d’écume,
La mer sans fin, commence où la terre finit !
A mes pieds, c’est la nuit, le silence. Le nid
Se tait. L’homme est rentré sous le chaume qui fume ;
Seul l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l’Océan s’unit.
Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.
L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d’or de son rouge éventail.
(La nature et le rêve)
Un coucher de soleil en Bretagne…
José María de Heredia[1] (1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine. En savoir plus…
c’est une photo de Bretagne ?
J’aime trop ce poëme je l’avais appris en 6ème ! Et la photo est Magnifique :O