Journée nationale aujourd’hui contre l’insecticide à l’origine de ravages chez les abeilles.
Ci-dessous une interview du président du syndicat des apiculteurs du Finistère, Denis Jaffré par le Télégramme
Pourquoi cette mobilisation nationale des apiculteurs, aujourd’hui ?
Le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, a validé, en janvier 2008, l’utilisation du nouveau pesticide Cruiser, de façon expérimentale pour un an. L’échéance se termine, et personne ne connaît les résultats de cette expérimentation. J’ai sollicité, pour ma part, la Direction départementale de l’Agriculture, qui m’a renvoyé au service de protection des végétaux, à Rennes. Lequel n’a aucun élément à nous fournir. Pour le syndicat des apiculteurs, il ne fait aucun doute que ce nouveau pesticide est dangereux pour les abeilles et, par conséquent, pour l’environnement, et même pour l’homme qui consomme le miel et les céréales. Nous souhaitons que son utilisation soit ajournée, voire interdite, comme ça a été le cas en Italie, en septembre. Les conditions météo – la pluviométrie notamment – rendent déjà le travail des apiculteurs alléatoire et difficile. Nous sommes plus remontés
que jamais !
En quoi l’utilisation de ce genre de produits sur un champ de maïs peut-elle impacter les abeilles ?
Comme tous les pesticides systémiques, le Cruiser agit longtemps sur la plante, car il circule en permanence par la sève. Il touche donc autant le nectar que le pollen, et contamine forcément les insectes comme les abeilles. Il a même un effet retard, dans la mesure où le pollen qui entre à la ruche avant l’hiver ne sera consommé par les jeunes abeilles qu’au printemps. Qui mourront et ne seront plus en mesure de fabriquer le miel.
La mortalité accrue des abeilles pose-t-elle un grave problème pour l’écosystème ?
Bien sûr. Les insectes, et notamment les abeilles, sont indispensables aux productions agricoles ! L’arboriculture fruitière, la production de graînes de maraîchage ont besoin à 100 % de l’intervention des abeilles sur la polennisation pour être rentables. Sur le colza, le rendement augmente par exemple aussi de 30 % grâce aux abeilles, qui permettent de rendre les graines des fleurs plus productives. C’est dans l’intérêt des agriculteurs de comprendre cela et de revenir à des méthodes de production plus conventionnelles. En évitant l’utilisation de pesticides, évidemment. En revenant aussi à des méthodes traditionnelles comme la rotation des cultures, aussi.
Rassemblement des apiculteurs à Nantes
Les manifestants distribueront des tracts aux entrées de la ville. Une rencontre est prévue avec la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt et le préfet des Pays-de-la-Loire. Exploitant amateur d’une centaine de ruches, installé à Locmélar (29), Denis Jaffré est l’un des 1.500 apiculteurs finistériens, pour la plupart des petits exploitants qui renvendiquent la diversité et la qualité de leurs miels. Ce qui les inquiète aujourd’hui ? L’utilisation, sur les cultures de maïs, d’un nouvel insecticide nommé Cruiser.
Propos recueillis par Sophie Prévost sources Le Télégramme
Moi je trouve que les abeilles sont importantes. 🙂 .