Mycobacterium smegmatis, une bactérie proche de celle responsable de la tuberculose, a développé une stratégie étonnante qui lui permet de résister à un antibiotique antituberculeux, l’isoniazide. C’est ce qu’ont montré Yuichi Wakamoto et Neeraj Dhar à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse, et leurs collègues. Contrairement à la stratégie classique, dite des bactéries persistantes, celle-ci n’est pas liée à la vitesse de croissance des bactéries, mais à l’expression intermittente d’une de leurs enzymes, nommée KatG.
En réponse à un stress – un antibiotique, par exemple –, les bactéries persistantes entrent dans une sorte d’hibernation qui ralentit leur métabolisme, et donc leur croissance. Les antibiotiques, ciblant en général une étape du métabolisme, ont alors peu d’effet. Par vidéomicroscopie, les biologistes ont observé que les bactéries Mycobacterium smegmatis qui résistent à l’isoniazide ne sont pas celles qui ralentissent leur métabolisme, mais celles dont le rythme de production de KatG est le plus lent. Plus d’informations sur ce mécanisme.
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