Les femmes ne savent pas lire une carte, elles n’ont pas le sens de l’orientation, les filles sont moins bonnes que les garçons en géométrie… Ces idées reçues sont solidement ancrées. Au-delà, il existe un vrai débat scientifique sur l’influence de la nature et de la culture sur les aptitudes spatiales des hommes et des femmes. De fait, des écarts de compétence existent mais d’où viennent-ils? D’une différence innée, naturelle? Ou bien d’une différence dans l’éducation des filles et des garçons, aggravée par le poids des stéréotypes et des clichés que les filles finissent par intégrer?
Pour aller plus loin dans le débat, trois chercheurs américains ont mené une expérience en Inde, auprès de deux tribus voisines qui offrent un terrain privilégié pour étudier le rapport entre nature et culture. En effet, les Khasi et les Karbi, qui vivent dans le Nord-est de l’Inde, sont génétiquement très proches et ont le même mode de vie basé sur la culture du riz. Chez les Khasi prévaut un système matrilinéaire, dans lequel la propriété est transmise par la sœur aînée de la famille et les hommes n’ont pas le droit d’être propriétaires. En revanche la société des Karbi est patrilinéaire : l’aîné des fils hérite des biens et les filles ne sont pas censées être propriétaires.
Moshe Hoffman (Université de San Diego, Etats-Unis) et ses collègues ont constaté que ces deux systèmes opposés s’accompagnaient d’un traitement différent pour les deux sexes: dans la société matrilinéaire filles et garçons ont le même nombre d’années d’éducation alors que dans la tribu patrilinéaire les garçons ont presque 4 années de plus. Plus d’infos
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