La longue période de survie après la ménopause chez les êtres humains a été longtemps considérée comme un paradoxe évolutif. Comment justifier cette longévité prolongée qui semble inutile du point de vue de l’évolution car les individus survivant ne se reproduisent plus ?
Plusieurs théories ont été avancées, basées sur l’idée que les grand-mères peuvent contribuer indirectement à la propagation de leurs gènes en favorisant par exemple la survie et la reproduction de leurs enfants et de leurs petits-enfants via des soins maternels ou grand-maternels. Dans une étude publiée par Evolution, deux chercheurs français (UMR 7625 et 7599 du CNRS) proposent une nouvelle idée: grâce à cette période post-reproductive, le vivant se laisse une marge pour s’assurer que tout le potentiel de reproduction a pu être exploité. Un modèle testé avec succès sur des arthropodes.
Si l’on pensait que la survie après la fin de la reproduction était une caractéristique spécifique de l’espèce humaine, de plus en plus d’études ont montré que d’autres animaux peuvent, dans certaines conditions, survivre après l’arrêt de leur période de reproduction. C’est le cas des orques qui vivent en groupes sociaux dans lesquels la présence de vieilles femelles non-reproductrices peut être bénéfique aux animaux apparentés au cours, par exemple, des chasses coopératives. Mais chez d’autres espèces sans soin parental ni vie sociale organisée, l’existence d’une vie post-reproductive reste difficile à expliquer. Plus d’infos.