L’alimentation favoriserait la dépression en réduisant la plasticité cérébrale et la motivation. L’obésité est une question de santé publique à l’échelle mondiale et cette « épidémie » se développe en même temps que celle de la dépression. Elle suit l’évolution des mœurs alimentaires et l’augmentation de la consommation de nourriture bon marché à base de sucre et de graisse, qui n’apportent pas certains nutriments essentiels. Mathieu Lafourcade et ses collègues de Bordeaux, Dijon et Marseille, viennent de montrer que le manque d’oméga-3 dans l’alimentation perturbe certains circuits cérébraux de régulation de l’humeur, pouvant conduire à des dépressions.
Le cerveau est constitué en grande partie de lipides (des graisses), lesquels produisent des molécules essentielles à son bon fonctionnement, et à l’équilibre des émotions et de l’humeur. Parmi ces molécules, les « endocannabinoïdes », des substances analogues au cannabis produites naturellement par l’organisme à partir de deux types de graisse : les acides gras polyinsaturés de type oméga-3 et oméga-6.
Constatant que le régime des populations occidentales n’a fait que s’enrichir en oméga-6 et s’appauvrir en oméga-3 depuis quelque 150 ans (le rapport des deux passant de 1 à 15), M. Lafourcade et ses collègues ont examiné les effets d’un régime appauvri en oméga-3 sur des souris. Ils ont observé que cette carence entraîne un déséquilibre dans la production de différents types d’endocannabinoïdes dans le cerveau, entraînant une diminution de la plasticité cérébrale au niveau des connexions entre neurones, les synapses. Plus d’infos.
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