Le nuage de cendres volcaniques crachées par le volcan Eyjafjöll en Islande a provoqué une paralysie aérienne sans précédent, du jamais vu depuis les attentats de New York en septembre 2001. Si plusieurs aéroports ont été fermés en Europe du Nord, c’est que les autorités de l’aviation civile connaissent bien les risques liés aux nuages de poussières volcaniques pour les avions de ligne.
Il s’agit de particules riches en silice de moins de deux millimètres, aux arêtes tranchantes, qui s’élèvent très haut dans la troposphère et peuvent même atteindre la stratosphère, au-delà de 12 km d’altitude. Sur un avion, ces poussières ont un effet abrasif, comme du sable, ce qui érode le fuselage et les ailes et rend le pare-brise opaque.
Elles peuvent également provoquer un arrêt des réacteurs. Lorsque le mélange de cendres, de particules basaltiques et de vapeur d’eau est aspiré par la soufflante du réacteur, il se retrouve dans le compresseur puis dans la chambre de combustion ou il est chauffé à environ 900°C. Il peut se produire le phénomène suivant: les particules fondent puis se refroidissent au contact de la turbine. Sur les ailettes se forment une pâte vitrifiée de quelques millimètres qui bouchent la sortie de l’air. Un système de sécurité, destiné à éviter une trop forte pression dans le compresseur, fait caler le moteur. L’avion n’a plus de réacteurs.