Un des éternels débats concernant Archéoptéryx est de savoir si oui ou non il volait, et si oui, de quelle manière. Question qui déchaîne la communauté des paléontologues et à laquelle Ryan Carney et plusieurs autres chercheurs viennent d’apporter un indice inédit. L’analyse approfondie du fossile d’une plume a en effet permis de définir la couleur du plumage de cette espèce et fournit également de nouveaux éléments de réponse concernant l’aptitude au vol.
Car certaines caractéristiques physiques indiquent qu’il était impossible pour cet animal de voler (absence de carène) tandis que d’autres soutiennent le contraire (sternum osseux, furcula rigide…). La capacité de vol d’Archéoptéryx n’est en outre pas l’unique interrogation concernant cet animal, souvent qualifié de mi-dinosaure, mi-oiseau.
Photographie de la plume fossilisée. Barre d’échelle : 5 mm. © Ryan Carney et al. 2012, Nature Communications
Néanmoins, tout cela ne donnait pas d’indication concernant son aptitude au vol. Dans un article de Nature Communications, c’est une plume de l’animal qui a été passée au crible. Les scientifiques étaient à la recherche de mélanosomes, ces petits organites producteurs de pigment que l’on trouve en quantité variables à l’intérieur de la plume, du calamus – base de la « tige » – aux barbules. Celles-ci sont des petits crochets qui assurent le lien entre les barbes, filaments qui composent la plume.