Un requin nain, une tortue des sables, des limaces de mer multicolores… En 2011, près de 18 000 nouvelles espèces sont venues s’ajouter au quelque 1,9 million déjà recensé. A elle seule, en 2011, l’Académie des sciences de Californie a répertorié près de 130 nouveaux animaux, principalement des arthropodes : insectes, crustacés, etc.
Malgré le travail réalisé chaque année, les « systématiciens » ne craignent pas le chômage : ces chercheurs spécialisés dans la classification du vivant estiment qu’il y aurait sur notre planète de 8 à 30 millions d’espèces à découvrir.
Philippe Bouchet, zoologiste au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), se souvient : « Dans les années 1970, il y avait cette pensée dominante selon laquelle on avait tout vu, tout catalogué. L’exploration de la biodiversité était une idée qui fleurait bon le XIXe siècle. » Changement radical à partir des années 1980 : « Des entomologistes qui utilisaient alors des méthodes modernes de prospection ont émis l’hypothèse que plusieurs millions d’espèces d’insectes vivaient dans la canopée », véritable plafond de verdure formé par le feuillage supérieur des arbres. Un écosystème à lui tout seul.