La loi portée par Christian Jacob (UMP) sur le gaz de schiste, qui doit être examinée le 10 mai prochain en urgence par l’Assemblée nationale, a été modifiée lors de son adoption ce mercredi 4 mai en Commission. Une » marche-arrière » effectuée « en catimini », dénonce José Bové, chef de file des anti-schiste.
Le texte prévoyait jusque-là l’abrogation des « permis exclusifs de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux non conventionnels « . Or le projet de loi vise désormais « à interdire l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique ».
Une nuance, certes, mais de taille. Si le texte concerne maintenant tous les hydrocarbures, et pas seulement ceux qualifiés de « non conventionnels », seule l’exploitation par « fracturation hydraulique » serait interdite.
Cette technique, qui consiste à injecter d’énormes quantités d’eau alliées à des produits chimiques dans les mines afin de récupérer la précieuse ressource , est au cœur des craintes des écologistes, qui redoutent une contamination des nappes phréatiques.
On pourrait croire à une bonne nouvelle. Mais le texte explique que les titulaires de permis de recherches pourront « dans les deux mois » à compter de la publication de la loi « préciser les techniques employées » pour exploiter leurs gisements. Si leurs mines ne sont pas concernées par cette technique, il n’y aura donc pas abrogation.Plus d’infos.
Lire le projet de Loi
Revoir le film GASLAND