Nos amis : les arbres
Jean-Claude Brinette
Arbres de ma jeunesse, fidèles et vieux amis,
Vous êtes toujours présents malgré le temps qui passe
Rappelez-vous l’enfant qui à vos pieds a grandi
Et jouait dans vos bras ses parties de cache-cache.
Arbres de nos vergers, si nobles et généreux
Dont les branches se plient sous le poids de vos fruits
Vous aimez les enfants et les rendez heureux
Lorsqu’ils viennent croquer vos fruits tendres et mûris
Arbres couverts d’ombrages aux feuilles de velours
Arbres centenaires qui verdissez chaque année
Immobiles géants ! Quand le temps est trop lourd
Vous ouvrez vos grands bras, juste pour nous protéger.
Forsythias étoilés, magnolias princiers,
Cerisiers de l’Orient aux pétales éclatants,
Fleurs blanches de merisiers pour couronne de mariée,
Quel défilé de mode quand arrive le Printemps !
Le soleil à travers des hêtres
Arbres, refuges élevés, où nichent les oiseaux,
Dont le doux chant célèbre : l’éveil de la nature.
Abri de pastoureaux qui veillent sur leur troupeau,
Adossés à vos troncs, vous inspirez leur muse…
Beaux chênes centenaires, rois des forêts par la taille,
Aux belles feuilles écarlates, quand arrive l’automne,
Immenses chênes chevelus aux glands sertis d’écailles,
Tilleuls argentés dont le duvet blanc frisonne…
Hêtres rouge foncés aux nervures à poils soyeux
Beaux sapins argentés aux cônes mouchetés de blanc,
Douglas sapins si doux, mémoires d’instants heureux,
Charmes aux branches tordues, à la stature si grande,
Saules pleureurs aux chatons garnis de cils dorés
Vous vous baissez à terre pour nous cacher vos larmes,
Peupliers grisards aux mille reflets argentés,
Larges pins parasols qui chantent dans le Mistral,
Cèdres d’Himalaya aux belles branches étagées,
Antiques Séquoia aux anneaux millénaires,
Catalpas aux fleurs tigrées comme les orchidées…
Frères silencieux, vous êtes l’ombre de nous-mêmes !