Une expérience réussie chez la souris par une équipe de chercheurs belges et français.
Les recherches sur les cellules embryonnaires (chez la souris) viennent de franchir une nouvelle étape, ouvrant potentiellement, mais dans un avenir encore lointain, des possibilités de traitement et de meilleure connaissance de plusieurs maladies neurologiques et psychiatriques.
Illustration ©Sylvie Dessert
Une équipe conduite par Pierre Vanderhaeghen de l’Université libre de Bruxelles (ULB) en collaboration avec Afsaneh Gaillard (CNRS, université de Poitiers, France), vient en effet de réussir à transformer in vitro des cellules embryonnaires de souris en neurones du cortex cérébral (Nature, 17 août 2008, en ligne). Le cortex (la couche extérieure du cerveau) est une des structures les plus complexes de cet organe, constituée de cellules nerveuses ou neurones, qui peuvent être le siège de maladies comme les épilepsies, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou la maladie d’Alzheimer.
Pour qualifier son travail, Pierre Vanderhaeghen n’hésite pas à parler de corticogenèse dans la mesure où la culture génère une sorte de tissu de cellules organisées entre elles plutôt qu’un type de cellules bien déterminées. Dans un deuxième temps, cette même équipe a greffé avec succès dans des cerveaux ces neurones générés entièrement en laboratoire. Au bout d’un mois, l’examen des cervelles des rongeurs a permis de constater qu’ils s’étaient connectés dans le cerveau en formant des circuits appropriés. Autrement dit, ces neurones étaient devenus entièrement fonctionnels, les cellules ciblant des endroits bien précis que le cortex cérébral aurait lui aussi choisi.
Une ressource abondante
D’autres équipes avaient déjà fabriqué des neurones d’une partie du cortex à l’aide de cellules souches embryonnaires, mais l’identité des cellules obtenues restait incertaine. Cette expérience est la première à montrer sans ambiguïté que l’on pourrait disposer d’une ressource abondante de neurones spécifiques du cortex cérébral.
«Nous n’en sommes vraiment qu’au tout début, puisqu’il faut considérer qu’à ce stade il s’agit d’une recherche à caractère fondamental», a tenu à souligner Pierre Vanderhaeghen dans une interview à La Libre Belgique.
Prochaine étape : conduire la même expérience sur des cellules souches humaines et des cellules souches reprogrammées.
sources Le Figaro