Pour comprendre la formation des planètes, les astrophysiciens dissèquent les météorites, vestige des matériaux primitifs du système solaire. Surprise : des chercheurs affirment avoir découvert la trace d’un champ magnétique dans certaines météorites. Des micro-planètes auraient-elles servi à faire naître les planètes actuelles ?
La première angrite retrouvée au Brésil (à Angra dos Reis) est tombée en 1869.
(Maria Zucolotto, Museu Nacional; Brasil)
Des météorites vieilles de 4,568 milliards d’années, qui se sont donc formées 3 millions d’années seulement après les premiers cris du système solaire, gardent les traces d’un champ magnétique produit par une dynamo –comme le champ magnétique terrestre actuel. Telles sont les surprenantes conclusions d’une équipe de chercheurs du MIT (USA) qui a découvert les traces de ce champ dans trois angrites, un type de météorites non ferreuses.
Ces bouts de roches ont appartenu aux planétésimaux qui tournaient autour du Soleil peu de temps après sa formation et qui ont permis, par collision et par accrétion, de donner naissance aux planètes comme la nôtre.
D’après Benjamin Weiss et ses collègues, les trois angrites portent la trace du champ magnétique des planétésimaux dont elles sont issues. Cela signifie que ces petits corps, de moins de 200 kilomètres de large, auraient totalement fondu : les matériaux les plus légers seraient remontés en surface tandis que les plus lourds, riches en fer, seraient tombés au centre. Là la rotation des fluides aurait permis la création d’un champ magnétique grâce au principe de la géodynamo.
Ces résultats pourraient modifier la vision que nous avons de la naissance des planètes, estiment les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Science (31 octobre)
source Nouvel Observateur
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
03/11/08